Une forêt dense équatoriale. Des espèces fauniques et floristiques en tout genre. Un village pygmée traditionnel. Un fleuve de couleur noire qui s’étend sur près de 600 km dans un écrin de verdure… C’est le Dja qui a donné son nom à ce qui est devenu une réserve. La réserve du Dja est un réservoir de curiosités et de diversités naturelles quasiment à l’état pur. Survol d’un lieu à visiter et à découvrir.
Située à cheval entre les régions de l’Est et du Sud, la réserve de biosphère du Dja renferme une flore et une faune parmi les plus riches de l’Afrique tropicale. Dans sa partie Sud, elle ne couvre que 20 % de sa superficie. Sur un peu plus de 5 000 km2, elle s’étend dans les arrondissements de Mintom et de Meyomessala. 90 % de son espace étant encore à l’état de nature, c’est-à-dire inviolé par l’homme, la réserve du Dja est une grande curiosité que l’on peut découvrir à pied dès lors que l’on a une bonne condition physique. Les enfants de moins de 15 ans et les personnes âgées ne sauraient par conséquent se livrer à cet exercice.
Découverte en 1950, la réserve du Dja est serpentée par le fleuve Dja, qui l’encercle et en forme la limite naturelle. Faire une randonnée dans ce site, c’est aller à la rencontre des primates, mais aussi des pygmées Ba’aka. C’est une occasion unique d’échanger avec ces populations autochtones via les guides qui, sur place, accueillent les visiteurs. On peut alors se laisser édifier sur leur mode de vie, s’offrir une balade dans la forêt pour admirer le millier d’essences végétales dont regorge ce lieu unique.
Ici, tout est naturellement beau et utile : feuilles, noix, fruits forestiers, tubercules et autres champignons. Les plus curieux peuvent même se faire initier à la chasse, à la construction des cases moungoulou, au puisage traditionnel de l’eau, à la récolte du vin de raphia, à l’allumage traditionnel du feu, etc… Pendant le clair de lune, les visiteurs ont droit au spectacle des danses traditionnelles Ba’aka avant de passer la nuit sous les huttes ou dans des campings d’une capacité de plus de 20 lits avec des commodités modernes. Les établissements hôteliers environnants et les auberges complètent la capacité d’accueil de la réserve.
Gorilles et chimpanzés
Domaine privilégié des grands singes, la réserve du Dja est également très riche en faune. En visitant la forêt, il est fort possible de marcher sur les traces des animaux : empreintes dans la boue, nids, lieux où ils ont fourragé, cris ou grondements… Les plus chanceux peuvent même les voir de près.
Un inventaire effectué fin 2015 a estimé le nombre de primates vivant dans la réserve à environ 6.500 gorilles et 3.500 chimpanzés. Les invertébrés sont quant à eux évalués à 400 espèces. La réserve compte aussi 62 espèces de poissons, 109 espèces de grands et moyens mammifères, 130 espèces de reptiles, 360 espèces d’oiseaux.
Le dernier rapport d’inventaire effectué en fin 2021, est attendu. Selon Um Ndjock, l’un des conservateurs du site, de nouveaux inputs ont été apportés au cours de cet inventaire et feront revoir à la hausse les statistiques disponibles. A ce jour, d’après notre source, la réserve totalise une grande population de cerfs, de chevreuils, de sangliers, de blaireaux, de chats forestiers, de chiroptères et bien d’autres petits animaux souvent très discrets. Ces espèces sont menacées d’extinction à cause du braconnage.
Depuis 1987, le site est reconnu comme réserve de biosphère et surtout comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Le taux de fréquentation de ce haut lieu de civilisation et d’écotourisme demeure malheureusement bas, soit à peine une centaine de visiteurs par an, notamment les chercheurs qui sont évalués à environ 70 étudiants par an.
Dans ces forêts de Mintom et de Meyomessala, le paysage et le relief sont particulièrement doux.
LA FORCE DU MICRO