Ebolowa et le mythe du chasseur
«Bougez, découvrez, appréciez Camèr»
Ebolowa

L’histoire raconte qu’un chasseur, d’origine Essawo, découvrit un chimpanzé pourri pris dans ses pièges. Il appela ce lieu « Ebolowo’o » (Chimpanzé pourri), qui devint « Ebolowa ».

Le peuple bulu, fort des mouvements migratoires qui le conduisaient vers la mer, occupe à travers la tribu « Essawo », une colline où ladite tribu fondera un village appelé Kama. Cette localité, à la suite d’une banale histoire de chasse, changea d’appellation. De son nom d’origine, « Ebolowo’o  », qui signifie en bulu « chimpanzé pourri », Ebolowa est un nom issu de deux versions qui essayent, chacune, d’expliquer les origines d’un nom inoubliable. La première parle de l’histoire du chasseur Zanga Mba qui, pendant une partie de chasse dans une colline, trouva un chimpanzé en état de décomposition avancée. Désireux de donner des explications aux soldats Allemands en expédition dans la zone, il désigna le chimpanzé en disant « Ebolowo’o ji », ce qui signifie « ce chimpanzé pourri ». Ne le saisissant pas bien, les soldats répétèrent « Ebolo wa a ». Eux, à leur tour, transmirent cela de bouche à oreille et de génération en génération. Du coup, le lieu d’une capture historique est devenu le chef-lieu de la région du Sud Cameroun.

La seconde version raconte que sieur Zanga Mba, digne fils « Essawo » et, lui aussi, grand chasseur de sa tribu, avait tendu des pièges au flanc de la colline et les y oublia. Entre temps, certaines agricultrices du village furent attirées par une forte odeur nauséabonde. La nouvelle ayant fait le tour du village et Zanga Mba, se rappelant qu’il avait tendu des pièges à cet endroit, il s’avisa à s’y rendre. C’est ainsi qu’il y trouva un chimpanzé en état de décomposition très avancée. Progressivement, des agricultrices investirent les champs aux alentours au point que la coline Kama devint « Nkol Ebolowo’o » ce qui, en langue bulu, signifie « colline du chimpanzé pourri ».
Plus tard, les « Essawo » furent repoussés par d’autres tribus en partance pour la mer, tels les « Yevol » venant d’Essangong et aujourd’hui installés à Mekalat-Yevol, les « Yendjock » qui occuperont Nko’ovos, Abang, Bilon Mimbadong et Ebolowa-Si II au bas de la colline, les « Yetokan » que l’on retrouve à Ebolowa-Si I venant de Koum-Yetokan, près de l’actuel arrondissement de Meyomessala, dans le Dja-et-Lobo, etc. Les « Essawo », sous la poussée de ces différentes tribus, se retrouvèrent un peu plus loin de « Nkol Ebolowo’o », c’est-à-dire à Eves et Ngonebok.
L’arrivée du Dr Adolph Clemen Good, premier missionnaire presbytérien, changea la donne et les rapports. Mvondo Ntimban, alors chef de la famille Yendjock habitant le village Mimbadong, terrain allant de l’actuelle résidence du Gouverneur au Palais de Justice, accueillit, malgré la réticence de ses frères, ce blanc qui venait de Kribi et se lia d’amitié avec lui. Soutenu par Mvondo Ntimban, Adolph Clemen Good s’installa sur la crête de la colline qui était au diapason des collines de Lolodorf et de Kribi.

Aujourd’hui, la ville d’Ebolowa, altière et fière de son statut de cité-capitale régionale du Sud-Cameroun, a une superficie occupée de 560 hectares avec plus de 250.000 habitants et 24 quartiers. Bien que cosmopolite, cette ville est essentiellement peuplée par les Bulu. Un élément non négligeable des peuples de la forêt que sont les Bantou et les Pygmées réunissant entre autres, au niveau de la région équatoriale, les Maka, les Pahouin, Eton, Ewondo, Yezum, Ntumu et des ressortissant venus des autres régions du pays et d’ailleurs, qui, dans la dynamique du vivre ensemble, occupent les 24 quartiers de la cité et dont les plus célèbres et densément peuplés sont : New-Bell, Nko’ovos, Angalé, Mekalat-Yevol, Ebolowa-Si I et II, Abang I et II, puis dans une moindre mesure, John Holt d’une part et Ngalan d’autre part, qui abrita le village du Comice de l’ère moderne et où se construit la ville nouvelle.

L’activité commerciale est concentrée dans quatre points essentiels, notamment le marché central, le marché Oyenga ou Mfoumou, Ebolowa-Si I et la gare routière d’Ebolowa-Si II. La ville offre depuis la tenue du Comice agropastoral de Janvier 2011, de nombreuses commodités d’hébergement dont un hôtel trois étoiles officiellement ouvert en janvier 2020.

Le fameux carrefour « Tamezou », rebaptisé « Carrefour An 2000 », présente un visage étoilé donnant au Square Paul Biya, un espace bien aménagé en plein centre-ville. Le grand jardin de la justice offre également une belle vue face au bâtiment de style colonial qui abrite les services du gouverneur de la Région du Sud.

Ebolowa c’est aussi des sites touristique tels que le Baobab sur le Rocher appelé « Doum e bete akok », le Rocher d’Ako’okas et le sanctuaire aux fantômes, entre autres. Dans cette ville carrefour, les points chauds connus des noctambules se complètent. Il s’agit notamment du « boulevard de Nko’ovos », du « Carrefour Mekalat », du « Carrefour Samba » et du « Carrefour Douane » à Ebolowa-Si I et II. La légende raconte que ceux qui y passent y reviennent…

 

LA FORCE DU MICRO

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