Le Nord Cameroun : un creuset touristique et culturel
«Bougez, découvrez, appréciez Camèr»
Nord Cameroun

Située au cœur de la partie septentrionale du Cameroun, la région du Nord occupe une position géographique très stratégique et partage une large frontière avec la République fédérale du Nigéria, la République du Tchad et la République Centrafricaine. Constituée de quatre départements, cette région est une destination touristique et culturelle d’excellence.

Sur le plan touristique, la région du Nord est singulière, envoutante et unique. C’est tout simplement la destination qu’il faut, à tous les prix, visiter. Si vous rêvez particulièrement d’une échappée belle dans un décor hors du commun, mettez le cap sur  le département du Mayo-Louti, à environ deux heures de route de Garoua, la cité capitale de la région du Nord. Là-bas se dresse majestueusement l’une des grandes curiosités du coin : les gorges de kola qui sont mondialement connues parce qu’il s’agit d’un site pittoresque, calme et reposant qui s’étend sur plusieurs hectares. Le paysage est si merveilleux que les touristes s’y abandonnent. Les gorges de kola constituent en effet un véritable don de la nature. Dénivelé et transformé par l’érosion hydrique, le site qui s’étale à perte de vue est une inoubliable mosaïque de pierres.                                                      

Pour découvrir une autre curiosité et non des moindres de la région du Nord, il faut mettre le cap sur Poli, dans le département du Faro. Là-bas, la végétation luxuriante et diversifiée qui conduit au mont Atlantika émerveille. Ce mont abrite les Komas, peuple qui a réussi l’exploit de ne pas se laisser entraîner par la vague de la modernisation et qui vit de ce fait en communion avec dame nature. Le touriste  en outre être attiré dans le Faro par l’attraction roborative de la vallée des rôniers.

Cap sur le tourisme

La balade touristique peut aussi se poursuivre dans le département du Mayo-Rey. Là-bas, l’histoire singulière de Tcholliré et de la merveilleuse colline aux oiseaux qui a donné son nom à ce chef-lieu du département s’offre gracieusement au visiteur. Les merveilles du Mayo-Rey, c’est aussi tant les  chaînes montagneuses que les traces historiques de la présence des dinosaures à Managna, site paléontologique découvert dans les années 80. Les empreintes observables à Managna dateraient de plusieurs siècles.

Pour boucler le périple, Lagdo, la cité du sahel dans le département de la Bénoué, déroule son décor magique. Un bref détour entre les montagnes…et les pierres et voici le barrage hydro-électrique éponyme. Une architecture gigantesque qui a certes pris de l’âge mais qui, lorsqu’on jette un regard panoramique, éblouit encore. Et ce qui impressionne le plus, à l’approche de ce barrage construit en 1978, c’est l’immensité du lac qui s’étend à perte de vue. Il s’agit du lac artificiel de Lagdo qui sert à alimenter la cuve de retenue d’eau.  L’ouvrage, fruit de la coopération sino-camerounaise, offre une belle découverte au visiteur dans cet environnement semi-désertique. Les abords de ce barrage sont quant à eux le théâtre d’activités intenses pour les pêcheurs et pour les seigneurs de la terre. Lagdo c’est aussi son lagon bleu et son « île aux damans ». Un endroit paradisiaque avec une plage magnifique en raison de la potabilité de ses eaux et de la pureté de son sable blanc.

Le Nord est aussi une terre de grande chasse, une région de safari qui dispose de l’une des faunes les plus riches et diversifiées d’Afrique centrale. C’est donc à dessein qu’autour des trois parcs nationaux que sont le parc de Bouba Ndjida, celui du Faro et celui de la Bénoué se trouvent des réserves de faune des zones d’intérêt cynégétique. Dans ces zones affermées, les touristes peuvent s’adonner aussi bien à la chasse sportive sous l’encadrement des guides de chasse qu’à des safaris de rêve. Le tout,  généralement, à bord de véhicules tout terrain. L’approche du gibier à pied se fait par contre sous la conduite d’un guide très qualifié. Les espèces animales chassées ici sont représentatives de la faune africaine. Toutes choses qui aiguisent l’appétit de bon nombre d’adeptes de la chasse sportive de par le monde. Ces différentes zones cynégétiques et d’autres sites touristiques dont la région du Nord peut  s’enorgueillir accueillent encore une panoplie de touristes, malgré le contexte d’insécurité entretenu par la secte islamiste Boko Haram.    

Le Nord culturel et féérique

N’allez surtout pas croire que le Nord dispose uniquement d’un grand trésor touristique. Cette Région bénie de Dieu, regorge également de richesses culturelles. Et l’illustration parfaite du patrimoine culturel du Nord,  ce sont les lamidats de Rey-Bouba, de Tchéboa, de Garoua, de Mayo-Oulo entre autres, qui sont bâtis depuis des siècles et sont devenus, au fil du temps, des identités remarquables. Qu’elles soient du premier, du deuxième ou du troisième degré, ces  chefferies traditionnelles dont l’aura et le dynamisme ainsi que  la côte de popularité peuvent dépasser les frontières camerounaises, jouent  un rôle décisif dans la cohésion sociale et le développement économique de leurs localités tout en étant de grands bastions culturels.  Les cavaleries ou fantasia organisées dans les lamidats font partie de ces éléments de culture et de patrimoine qui participent du rayonnement des chefferies traditionnelles.

A tout ce qui précède, s’ajoutent les sonorités qui allient tradition et modernité. Plusieurs artistes à l’instar de Isnebo,  Alfa Barry  et autres, s’illustrent dans l’art musical dans cette partie du pays avec des mélodies langoureuses qui ont fait vibrer plus d’un. La culture dans le Nord, c’est aussi et surtout les griots, véritables communicateurs, témoins de l’histoire. Ils véhiculent des messages vantant le mérite et l’arbre généalogique des personnalités. Subjugués par l’art oratoire de ces griots, certains les gratifient d’importantes sommes d’argent.

Sur le plan culturel et touristique, le Nord Cameroun c’est aussi les danses, les habits et la gastronomie. Différentes danses traditionnelles sont pratiquées dans la région. La plus appréciée de toutes est le Gouma de Lam. Ici, les tenues  traditionnelles les plus célèbres sont la gandoura et le pagne.

La gastronomie n’est pas en reste. Les feuilles d’oseilles de Guinée communément appelées Foléré, aiguisent les appétits des gourmets et des gourmands. Ce plat, aux saveurs et épices septentrionales, est une identité culinaire du septentrion qui fait saliver plus d’un.

 

KEZA VONDOU

Selon les données de la délégation régionale du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le Nord est une unité administrative dont la population était estimée à 2 872 077 habitants en 2021. Avec une superficie totale d’environ 66 263 km2. La région du Nord, à elle seule,  représente 14,2% de la superficie du territoire camerounais. Elle est limitée à l’intérieur du pays, par les régions de l’Extrême-Nord au Nord, et de l’Adamaoua au Sud. Plusieurs groupes ethniques peuplent cette région,  principalement les Peuls, les Doayo ou les Namchi, les Fali, les Kangou, les Koma, les Tchamba, les Bata, les Baïnawa ou Guidar, les Moundang, les Mambaye, les Daba, les Dii ou Dourou, les Mboum, les Lamé, les Zoulgo, les Mono, les Toupouri, les Massa, les Mafa, les Guiziga, les Moussey, les Laka, les Sara, les Pana, les Haoussa entre autres. A ces groupes ethniques se greffent  les communautés centrafricaines, tchadiennes et nigérianes qui vivent en parfaite harmonie. L’islam et le christianisme sont les principales religions que l’on rencontre dans la région du Nord. Il existe également d’autres croyances telles que  l'animisme, l’athéisme…

Le climat, de manière générale, est un climat tropical de type soudanien avec une tendance guinéenne au Sud de la région. Les variations thermiques sont très importantes dans l'année. Les températures minimales sont comprises entre 12 et 15 degrés et sont observées entre décembre et janvier. Les températures maximales avoisinent les 45 degrés à l’ombre et sont ressenties entre mars et juin.

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