Pour qui veut s’intéresser à l’art et aux artistes camerounais, Doual’Art, est à la fois une adresse artistique, une galerie d’art, un espace d’exposition, un centre culturel, une destination voire une référence au cœur de Douala, métropole économique du Cameroun et capitale régionale du littoral.
Au quartier Bonanjo, centre administratif situé dans le 1er arrondissement de Douala, le Centre pour l’art contemporain Doual’Art est une référence. A l’extérieur, les portraits des figures historiques du Cameroun retiennent l’attention : Rudolph Douala Manga Bell, John Ngu Foncha, Ruben Um Nyobe, etc. A l’intérieur, les tableaux et les photos encadrés font voyager le visiteur dans le temps et dans l’espace culturels camerounais. Scènes de vie et fresques de l’histoire du Cameroun y sont représentées sous un rapport difficilement disponible dans les livres d’histoire.
Créé en 1991 par Marilyn Douala Bell et Didier Schaub, Doual’Art est une association à but non lucratif dont l’objectif est de soutenir la production artistique contemporaine au Cameroun par le biais d’expositions, d’ateliers et de séminaires et par l’aménagement urbain. Dynamique, cette structure dynamique contribue, par un positionnement participatif, au développement de l’identité culturelle et de la conscience esthétique collective au sein de la population de Douala. A Doual’Art la création artistique et culturelle est considérée non seulement comme un véritable potentiel pour booster le développement social, mais aussi comme un moyen de lutte efficace contre la pauvreté. La liberté d’expression et la cohésion sociale y puisent aussi, renforcement et rayonnement.
Ici, culture et nature font bon ménage. La beauté des fleurs, taillées au cordeau artistique, constitue un objet de séduction pour les visiteurs. Tous les trois ans, Doual’Art organise le SUD (Salon Urbain de Douala). Une aventure qui court depuis 2007. L’événement se tient au mois de décembre. C’est un festival pour l’art dans les espaces publics, qui a attiré l’attention au niveau transrégional et international. Doual’Art organise en effet des séminaires, des ateliers et des séances de lectures publiques pour les professionnels de l’art et pour tous les esprits éclectiques.
Dans la galerie de Doual’Art se trouve aussi un Centre de documentation multimédia riche de 5.000 références, traitant de l’art, de l’urbain et de la ville de Douala. Il héberge le « Arty Café » et son jardin-terrasse où sont servis des jus de fruits naturels issus du terroir. Dans cet espace ouvert au cœur d’un petit jardin, sous de grands manguiers, une bise fraiche souffle, enrobée des humeurs de la côte atlantique.
Sur la base de sa raison d’être, Doual’Art effectue également des interventions artistiques dans différents quartiers de la capitale économique du Cameroun. Ces activités consistent en des aménagements et décorations des lieux publics à l’instar de la célèbre statue de la liberté érigée au rond-point Deido : un bric-à-brac monté de toutes pièces, en 1997, à partir des matériaux de récupération.
Doual’Art c’est en outre une réelle implication dans la mise en valeur du patrimoine bâti de la ville de Douala par la mise en exergue du côté ville d’art public et d’histoire et par le balisage des sites historiques de la cité. Concrètement, ce balisage est matérialisé par des « arches de la mémoire » sur lesquels sont mentionnés des textes en français et en anglais pour informer sur l’histoire des sites signalés. L’autre fait marquant est l’implantation des œuvres au cœur de l’espace urbain et notamment dans les quartiers chauds ainsi que l’immersion des artistes dans les coins marginalisés de la cité en vue de la mise à disposition d’équipements collectifs. Aussi a-t-on assisté à la réalisation d’œuvres originales telles que la Nouvelle Liberté (1996), la Borne Fontaine (2003), , la Passerelle de Bessengue (2005), les Arches du Temps (2006), Sud Obelisk (2007), Njé No Yé (2007), l’arbre à palabres (2007), Par (2008), les mots écrits de New Bell (2010), Le puits (2010), le Jardin sonore (2010), la Colonne Pascale (2010), Ghorfa_7 (2010) et La Pirogue Céleste (2011).
Doual’Art a enfin la particularité d’être un laboratoire de recherche et de production de données locales sur les questions de développement urbain. S’il est vrai que ce volet semble s’essouffler, il n’en reste pas moins vrai qu’il y a eu par ce biais un travail intéressant sur le rôle de la création artistique dans le processus d’invention d’une identité urbaine contemporaine en Afrique.
TIPHELLE
DES FIGURES, DES RECHERCHES ET DES VISAGES…
Doual'Art est un haut lieu de révélation pour nombre d'artistes autant qu'il a contribué à faire connaître le potentiel artistique de Douala, ville réputée être une cité d'affaires par excellence.
Evelyne Caroline Nkolo Minko'o, artiste peintre diplômée de l'Institut des Beaux-Arts de l'Université de Douala a participé à plusieurs expositions collectives. Sa dernière exposition remonte au 30 juillet 2022. Ses œuvres montrent une urbanisation caractérisée par plusieurs types de constructions dont des bâtiments à étages, lointains et inaccessibles.
Jean Jacques KANTE, artiste plasticien et enseignant d'art est le plus ancien exposant à Doual'Art. Ses œuvres parlent du temps et du vivre-ensemble malgré les différences.
Kristine TSALA (2021) a également exposé son œuvre "le cri" à l'espace Doual'Art.