Sur le plateau Atemengue à Yaoundé, s’élève à hauteur de sept mètres, une construction conique, connue sous l’appellation de « Monument de la Réunification ». Le monument jouxte le Ministère de la Défense et l’Ambassade de France dans la capitale camerounaise.
Érigé dans les années 70 (entre 1973 et 1976) suite à l’avènement de l’État unitaire du Cameroun, à la faveur du référendum du 20 mai 1972, le monument est le prolongement historique de la Réunification survenue, le 1er octobre 1961, entre le Cameroun français et le Southern Cameroon britannique. C’est donc, un monument-témoin de l’histoire. Il est l’œuvre du Révérend Père Engelbert Mveng, historien camerounais, prêtre jésuite. C’est lui qui a conçu la tour en forme de spirale pour y représenter les différentes aires culturelles du Cameroun, connu pour sa diversité culturelle, géographique et sociologique, et désigné par le vocable « Afrique en miniature ». L’homme d’Eglise avait bénéficié de l’assistance d’Armand Salomon, architecte français, et de Gédéon Mpando, sculpteur, également de nationalité camerounaise, pour parfaire l’architecture du monument. Le Monument de la Réunification a été inauguré le vendredi 19 mai 1972 par le Président Ahmadou Ahidjo.
Dès l’entrée du site, cette œuvre architecturale, assez bien conservée, laisse le choix aux visiteurs, de contempler le jardin fleuri, la statue d’un vieil homme portant cinq enfants et tenant entre ses mains le flambeau, symbole de la liberté.
En éclaireur, le vieillard inspire et montre le chemin de la sagesse aux jeunes générations. Les enfants qui s’aggripent à lui laissent voir l’égalité de chances entre les deux sexes avec une place de choix accordée à la jeune fille.
L’escalier, constitué de deux rampes, facilite l’accès au bâtiment principal. Celui-ci est subdivisé en trois paliers : un sous-sol décoré aux tableaux muraux attire les regards, une dalle au rez-de-chaussée habillée de peintures détrempées sur du bois, et au sommet de la tour, fusionnent les deux spirales en signe d’unité entre les parties anglophone et francophone du pays.
Le monument de la Réunification fait partie aujourd’hui du patrimoine historique, culturel et touristique du Cameroun. Il enregistre en moyenne cent (100) visiteurs par mois. Les établissements scolaires de la ville sollicitent son site dans le cadre des manifestations de la fête de la jeunesse, le 11 février, pour permettre aux élèves de bien connaître l’histoire de la Réunification du Cameroun. De plus en plus, l’espace est aussi sollicité pour accueillir des expositions, des célébrations de mariage, le tournage des productions audiovisuelles (émissions télévisées, films, clips…).
Il est ouvert au public 24h/24 et 7j/7. Il faut débourser une somme de 500 francs CFA pour revivre, en mémoire et représentations diverses, ce pan significatif de l’histoire du Cameroun : la Réunification et l’avènement de l’Etat unitaire.
BEMS