Les Roches de Bemlaré, une merveille de la nature
«Bougez, découvrez, appréciez Camèr»
Bemlaré

Connaissez-vous mon beau et grand village, Mayo Baleo, arrondissement de Mayo Baleo, département du Faro et Deo, région de l’Adamaoua ? Dans cette commune, tous les habitants s’identifient mutuellement. Les visiteurs se comptent sur les doigts d’une main ! Et pourtant, la localité a été gratifiée par dame nature : elle compte plusieurs sites touristiques dont les Roches de Bemlaré qui sont une merveille divine.

Du centre urbain au site, le voyage s’effectue sur environ 15 kilomètres. La route est relativement praticable. Tout au long du parcours, le visiteur s’évade : paysage de steppe, végétation de transit entre la forêt équatoriale et la savane, flore diversement riche et festival de fruits exotiques tels le Moumé, communément appelé ici le Saboulé, le corossol sauvage appelé Assou ou encore le néré, le tamarin, le baobab et surtout le ding. Même la faune est captivante : les lapins sautillent ça et là tandis que les tortues se recroquevillent et que les singes de toutes espèces accueillent les passants avec des grimaces. Au bout du parcours se trouve un petit paradis.

Quand on arrive enfin sur le site, on découvre une réalité plus époustouflante, comme l’indique le guide du jour, Hamadjoda Djidda, le maire de la commune de Mayo Baleo :  » le beau site de la gorge, dans le village de Djamtari « .

Taillées par les soins de dame nature, les pierres sont belles et portent le poids d’une histoire qu’elles partagent avec le peuple Péré, peuple autochtone du Mayo Baleo. Pour les historiens, ce site se trouve sur la route de la cola, cette route qui part de Banyo, traverse Dodeo et aboutit à Djamtari. Jadis, c’était l’unique voie parce qu’en période de crue, il n’y avait pas de pont et toutes les communications se faisaient à travers ce « pont de singe » qu’on a surnommé « Bemlaré » qui signifie en langue Péré « le bois qui est accroché ». Celui-ci servait à la fois de voie de communication pour les riverains et aussi pour les usagers étrangers. C’est pourquoi l’on parle de la route de la Cola. « Les commerçants Bamoun transportaient leurs cargaisons de marchandises qui étaient de la cola de Foumban en passant par Banyo et Dedeo. Ils passaient par ici uniquement en saison de pluie. Pour arriver au Nigéria voisin via Kontcha, il ne pouvait en être autrement » explique Hamadjoda Djidda.

Miracle de Dieu

A Djamtari, l’eau qui mouille la gorge de Bemlaré reflète la dimension sacrée du site qui est considéré comme un don divin. Native de la localité, Safiatou Hamidou témoigne : « c’est un don de Dieu, ce n’est pas nous, la communauté Péré, qui l’avons fabriqué, encore moins un autre peuple. C’est Dieu qui a eu pitié de nous, compte tenu du contexte et de l’environnement, il s’est dit que ces gens-là n’ont pas la possibilité de communiquer entre eux puisqu’ils sont éparpillés. Il faut qu’Il crée un passage pour eux. C’est pour cela que nous avons eu ce don de Dieu ».

Véritable richesse naturelle, l’eau qui ruissèle dans la contrée est une manne que les populations ont le bonheur de découvrir et de faire découvrir : « à mon avis, c’est une richesse immense. Je pense que la Commune de Mayo Baleo peut tirer des dividendes de ce site, s’il est bien exploité » déclare un touriste. Dans un environnement quasi sauvage qu’il conviendrait de viabiliser, la cohabitation entre pierre et eau est saisissante.

A en croire le maire de la commune,  des efforts sont déployés en vue de la viabilisation du site : « nous brûlons d’envie d’aménager ce site et nous disposons d’un projet maturé qui comporte huit actions dont la  viabilisation des voies d’accès, la construction d’un boukarou qui va comporter en son sein, un restaurant et un bar. Un mirador sera construit en hauteur pour permettre aux visiteurs de contempler la nature. Pour des raisons sanitaires et hygiéniques, poursuit Hamadjoda Djidda, nous avons pensé à construire un forage à énergie solaire. A côté du forage, il y aura des blocs de latrines, une case de passage et le reboisement des alentours permettra de planter des arbres fruitiers d’ici, notamment les Ding qui sont très appréciés par les touristes ».

Petit coin de paradis naturel, ce site de Djamtari est également le point de déploiement de tous les maillons de la création terrestre et aquatique. On y trouve du poisson, des animaux et du sable fin. C’est un précieux patrimoine que les riverains doivent entretenir dans la mesure où ils sont les premiers et les principaux bénéficiaires des retombées de cette manne. Ce site mérite toutefois d’être aménagé de manière durable et rentable.

 

MEKERINOS BEDE

 

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